Comment être une bonne mère ?
Être une bonne mère, c’est se faire confiance et s’adapter aux besoins de son bébé. C’est aussi d’accepter qu’il faut tester afin de réussir.
Que faut-il savoir pour être un bon parent et comment s’y préparer ?
Tu as neuf mois pour te préparer. Parfois même moins quand tu découvres ta grossesse un peu tard.
Il y a des livres, des podcasts, les copines, la famille et Internet. Il y a ce qu’on t’a déjà dit, les idées reçues, ta propre enfance, l’éducation que vous avez tous les deux eue. Il y a aussi les attentes. Olala, toutes les attentes. Les images mentales, les projections, les scènes de films, les histoires entendues.
Tout ça se mélange et tu peux être un peu perdue. Décider, du coup, de te préparer d’autant plus ou, au contraire, de te dire « bon, on verra bien » et de ne rien prévoir ni imaginer, de ne pas te documenter.
On apprendra sur le terrain
Moi, entre la tonne d’informations qu’il aurait fallu emmagasiner pour « être prête », le stress du boulot, la fatigue des premiers mois de grossesse et l’émerveillement face à ce bidou qui poussait, j’ai choisi de ne rien préparer et de me concentrer sur ce ventre qui renfermait la plus belle des promesses. On verrait plus tard pour le reste.
« On apprendra sur le terrain », je disais à mon Barbu, « il n’y a pas meilleure école ». Comment mettre une couche, tenir un bébé dans son bain, le nourrir à sa faim, le maintenir à la bonne température, l’habiller sans lui faire mal, le porter sans lui faire mal, lui faire faire son rot sans lui faire mal…
Et oui, parce qu’à tous ces apprentissages s’ajoutent les peurs, pour certain(e)s. Moi, je ne le savais pas lorsque j’étais enceinte et que mon bébé bullait tranquillement sous mon jean de grossesse, mais une fois qu’il est né, c’était ça ma peur : lui faire mal. On avait beau me dire que cette petite créature était flexible, qu’avec toute la douceur que je mettais dans mes gestes, je ne pouvais pas la blesser, qu’en prenant mon temps je ne pouvais qu’y arriver… j’étais terrorisée. Quelle responsabilité à assumer, chaque jour, chaque nuit et sans relâche. Quel échec à supporter si je ne faisais pas assez bien. Quelle culpabilité à porter si je faisais mal.
J’aurais pu me préparer, lire plein de trucs, discuter avec plein de gens, regarder des émissions, aller à des cours de préparation à l’accouchement, acheter plein de matériel en avance… J’aurai peut-être gagné une minute le jour où j’ai dû chercher sur Google à quelle température devait être l’eau du bain, mais ça ne m’aurait quand même pas aidé à trouver la tenue adéquate pour que mon bébé n’ait ni trop froid, ni trop chaud, parce que ça dépend de lui (et il s’avère qu’elle n’est pas frileuse comme sa mère !).
Et puis, surtout, que tu te prépares un peu, beaucoup ou pas du tout, je sais maintenant que rien ne peut t’apprendre à être parent.
Tu peux t’informer autant que possible si ça te rassure. Vas-y, emmagasine, c’est toujours ça de pris (et encore ? peut-être ?). Mais quand tu pleureras parce que ton enfant hurle de douleur et que tu ne sais pas comment le soulager, quand tu te sentiras désespérée parce qu’il ne dort pas alors qu’il a l’air épuisé, quand il aura faim et que la tétée sera compliquée, quand tu frôleras la tendinite à force de le porter pour l’apaiser, quand tu ne sauras plus quoi essayer pour venir à bout de ces foutues coliques, du reflux, des dents qui poussent, des nuits sans sommeil ou de toutes les autres difficultés potentielles, si tu te dis, au milieu de la nuit, « je suis une nulle »… c’est la seule certitude que j’ai aujourd’hui : avec toutes les informations du monde, rien n’aura pu te préparer à ces émotions à gérer. Et c’est OK.
Quand je me désespérais auprès d’une amie, la larme à l’œil et la gorge serrée, du fait que je n’arrivais toujours pas à faire passer sereinement un body par la tête à mon bébé de deux mois et que « c’est pas inné chez moi » (lisez entre les lignes : « d’être une bonne mère »), elle m’a donné la meilleure des réponses :
« Rends-toi compte de tout ce que tu ne savais pas faire il y a deux mois. Nourrir un bébé, changer un bébé, laver un bébé, nettoyer des petites oreilles de bébé. Mieux encore : différencier des pleurs, répondre à des besoins, rassurer, aimer un être que tu connais à peine. Y a pas d’école pour ça et regarde tout ce que tu sais déjà ».
Soyons tous cette amie. Pour rassurer les autres parents en construction et pour être fiers de nous-mêmes. Apprenons sur le terrain. Essayons encore et encore à faire passer de l’eau d’une narine à l’autre avec cette satanée poire de liquide physiologique. C’est pas grave si ça ne ressort pas au premier essai, le bébé ne boira pas la tasse, je te le promets. Une fois, deux fois, trois fois, et ça finira par fonctionner.
Et vive les bodies croisés qui s’attachent à l’avant, sans passer par la tête.
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